Même si je suis en train de réfléchir sur « Les Justes » je ne résiste pas à mon envie d’écrire un court billet sur ce que j’ai vu hier soi : « The Ghost Writer », de Roman Polanski.
Je n’avais vu que trois autres films du réalisateur ( « Rosemary’s Baby », « Le bal des vampires » et « Le pianiste ») mais j’ai déjà la désagréable impression d’en avoir compris la mécanique générale…
Je suis loin de saisir les raisons de l’engouement de la critique à son égard. Car, de ces trois films, je ne vois pas réellement quel trait de génie pourrait les différencier d’un quelconque téléfilm…
J’ai regardé « le bal des vampires » sans y voir de talent mais plutôt une comédie quelque peu vulgaire et convenue. Même chose pour « le pianiste » qui m’est apparu comme un condensé de téléfilms sur la shoah, déjà vus et sans réelles nouveauté à faire valoir. Dans ces deux là et plus encore dans « Rosemary’s Baby », je crois voir vu avant tout une certaine délectation pour le morbide gratuit et sans but aucun,.
Comment expliquer que Roman Polanski soit si encensé ? Les déboires judiciaires du réalisateur nous obligent-ils à le défendre comme s’il en allait de la défense de l’art même ?
Mais revenons au film. Dans « The Ghost Writer », Roman Polanski nous raconte l’histoire d’un écrivain « nègre », chargé d’écrire les mémoires d’un politicien en disgrâce. Pourquoi pas ? Le film a le mérite de s’attaquer au quotidien des hommes de pouvoir. Pourtant ce thème, autant que la raison de la disgrâce ministérielle ( l’utilisation de la torture du « water boarding »), est vite éclipsé.
En effet, l’essentiel du film tourne autour d’une pseudo intrigue dont les « ficelles » sont si grosses qu’il est plus juste de les nommer « cordes » : un ministre soupçonné d’être lié à la cia, un complot, d’anciennes amitiés peu recommandables, une femme traîtresse. A peine de quoi animer un épisode d’une série policière.
De plus, j’ai été particulièrement déçu par la performance d’Ewan McGregor et le jeu des acteurs en général, qui se bornent à reproduire les lieux communs des films d’enquête.
Toutefois, tout n’est pas à jeter dans le film de Roman Polanski. Si l’histoire est prévisible en tout points, ce n’est heureusement pas le cas des plans de caméra, légers et incertains. Les décors sont, eux aussi, déroutants, entre délicatesse et noirceur. Le tout est soutenu par une superbe bande originale (signée Alexandre Desplat), à l’esthétique romantique et noire.
Killian
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